La désertification et la dégradation des terres représentent des défis environnementaux majeurs qui touchent un nombre croissant de pays à travers le monde. Du 2 au 15 décembre 2024, l’Arabie saoudite accueille la Conférence des Nations Unies sur la désertification (COP 15), un événement mondial visant à mobiliser les États et les experts pour lutter contre la détérioration des sols. Si cette conférence peut paraître moins médiatisée que les grandes COP sur le climat ou la biodiversité, ses enjeux sont pourtant d'une importance capitale pour la santé de la planète et la sécurité alimentaire mondiale.
Un constat alarmant : la dégradation des sols à l'échelle planétaire
Le problème est d'une ampleur impressionnante. Selon les Nations Unies, près de 40 % des sols mondiaux sont déjà dégradés, un phénomène qui affecte directement la vie de près de la moitié de la population mondiale. Cette dégradation, souvent causée par des pratiques agricoles intensives, la déforestation et le réchauffement climatique, conduit à des terres stériles, moins productives, et menacent la sécurité alimentaire. À l’échelle mondiale, les conditions de vie de millions de personnes sont mises en péril, et, selon des projections, d’ici 2050, environ trois quarts de l'humanité pourraient se retrouver confrontés à de graves pénuries d’eau.
Des solutions pratiques et innovantes pour restaurer les sols
Heureusement, des solutions existent pour enrayer cette dégradation. Les experts estiment qu’il est possible de restaurer les sols et de maintenir leur fertilité grâce à une combinaison d'actions concertées. Parmi les stratégies clés figurent l’adoption de techniques agricoles plus durables, telles que l’agroécologie, la rotation des cultures et l’utilisation de semences résistantes et adaptées aux nouvelles conditions climatiques. La lutte contre la déforestation est également essentielle, ainsi que la mise en place de systèmes d'irrigation plus efficaces et moins gourmands en ressources.
Un rapport du GIEC s’appuie sur plus de 300 études menées en Afrique et en Asie pour démontrer l’efficacité de ces pratiques. Mais pour que ces solutions soient mises en œuvre à grande échelle, des investissements financiers substantiels sont nécessaires. L’ONU estime qu’environ 1,5 milliard d’hectares de terres dégradées devraient être restaurées d’ici 2030, soit l’équivalent des surfaces combinées de la Chine et de l’Inde. Cet objectif ambitieux nécessite une coopération internationale renforcée et un soutien financier accru pour les pays les plus vulnérables.
Un phénomène mondial : la désertification n’épargne aucun continent
Si la désertification est souvent perçue comme un problème principalement africain, elle touche aujourd'hui des régions du monde entières, y compris les États-Unis, le Mexique, le Brésil, la Chine, ou encore certaines parties de l’Europe méditerranéenne. Le phénomène touche ainsi 169 des 197 pays participants à cette COP 15. Même des nations qui ne sont pas directement affectées par la désertification, comme la France, connaissent des zones où la dégradation des sols est bien réelle. Un exemple en est l’impact de l’érosion des sols dans certaines régions agricoles du pays, bien que celui-ci reste limité à une faible proportion de son territoire.
L’enjeu de la sécurité alimentaire
La relation entre désertification et sécurité alimentaire est indissociable. La dégradation des sols entraîne la baisse des rendements agricoles, rendant difficile l’approvisionnement en nourriture pour des populations croissantes. Si des mesures efficaces ne sont pas prises rapidement, des pénuries alimentaires risquent de se multiplier, aggravées par les effets du changement climatique et la compétition croissante pour l'eau.
L'appel à l’action des Nations Unies
L’ONU, consciente de l’urgence de la situation, a placé la restauration des terres au cœur de son agenda pour les années à venir. Pour endiguer la dégradation des sols et atténuer ses impacts, la coopération internationale est plus que jamais nécessaire. Les résultats de la COP 15 seront essentiels pour définir les mesures et les financements qui permettront de lutter efficacement contre la désertification.
En somme, bien que la COP sur la désertification n'ait pas la même visibilité que les grandes conférences sur le climat, ses enjeux sont tout aussi cruciaux. La conférence de Riyad pourrait marquer un tournant dans la manière dont le monde aborde la gestion de ses terres et de ses ressources naturelles. Pour les générations futures, la lutte contre la dégradation des sols est un impératif à la fois environnemental, économique et social.
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