Dans les légendes de la Table Ronde, le Graal demeure un artefact mystique objet de quête pour les chevaliers.
À partir du XIIIe siècle, il devient associé au Saint Calice, supposé avoir été utilisé par Jésus et ses apôtres lors de la Cène, recueillant le sang du Christ. La recherche du Graal a inspiré de nombreuses interprétations symboliques, ésotériques et artistiques au fil des siècles.
L'objet légendaire du Graal fait sa première apparition à la fin du XIIe siècle dans le roman de Chrétien de Troyes, "Perceval ou le Conte du Graal", en tant qu'avatar du chaudron d'immortalité du Dagda, une figure de la mythologie celtique. Il est décrit comme un récipient produisant une nourriture miraculeuse qui se renouvelle quotidiennement, rappelant les récipients d'abondance de diverses mythologies. Le Graal, conservé par le roi et exhibé lors de fêtes, garantit la prospérité de la société d'année en année.
Le terme "Graal" désigne probablement un plat peu profond avec des bords larges, dérivé du latin médiéval "cratella". Chrétien de Troyes le décrit comme un plat à poisson, tandis que d'autres y voient un récipient pour servir des viandes juteuses ou un plat de prestige pour les banquets. Le mot "Graal" est retrouvé dans diverses formes régionales, désignant toutes un récipient creux de différentes utilisations.
Chrétien de Troyes n'a pas pu achever son ouvrage, mais d'autres auteurs ont poursuivi l'histoire de Perceval, notamment Wolfram von Eschenbach et Robert de Boron. Ce dernier fait du Graal une relique chrétienne, devenant ainsi le Saint Graal. Le Graal, chez Wolfram von Eschenbach, devient une pierre sacrée. Après 1230, le thème du Graal ne suscite plus de nouveaux développements littéraires.
Certains historiens voient dans la quête du Graal une manifestation de la croisade contre les Cathares du Languedoc et une rivalité entre les dynasties française et anglaise. En effet, les moines de l'abbaye de Glastonbury ont entrepris des fouilles en 1191, sur suggestion d'Henri II, et ont prétendu avoir découvert les restes du roi Arthur et de la reine Guenièvre, ainsi qu'une croix en plomb.
Origines et Révélations du Mythe du Graal
Le concept du Graal comme un récipient renfermant le sang du Christ est apparu à la fin du xiie siècle. La légende du Graal dans son ensemble aurait été créée par Chrétien de Troyes vers les années 1180. Des recherches ont également démontré que l'histoire du Graal arrivant au château du Roi Pêcheur est directement inspirée des Métamorphoses d'Ovide, un ouvrage apprécié de Chrétien de Troyes.
Le Mystère du Saint Graal: Légendes et Quêtes à Travers les Âges
D'après Robert de Boron, le Graal est identifié comme le « Saint Graal », le calice ayant contenu le sang de Jésus-Christ, recueilli par Joseph d'Arimathie lors de la descente de la Croix. Ce calice est également associé au récipient utilisé par Jésus lors de la Cène, son dernier repas avec les apôtres. Cette version de la légende du Graal, centrée autour de Joseph d'Arimathie, a été consignée en vers par Robert de Boron.
Selon ces récits, un individu, possiblement un juif ou un homme de l'entourage de Ponce Pilate, aurait dérobé le Saint Calice au Cénacle, avant de le remettre à Pilate. Certaines versions ajoutent même que Pilate aurait utilisé ce calice pour se laver les mains après avoir condamné Jésus.
Un Juif trouva le récipient, Chez Simon il le prit et le garda, Car Jésus fut amené de là-bas et livré devant Pilate.
Selon Boron, Joseph d'Arimathie aurait recueilli dans le Saint Calice, quelques gouttes de sang provenant de la plaie infligée à Jésus par la Sainte Lance : le Saint Sang. L’Évangile de Nicodème mentionne le nom du soldat responsable de cette blessure : Longin.
D'autres légendes évoquent différentes versions :
- Dans les récits du Saint Sang, une relique supposée à l'Abbaye de la Trinité de Fécamp prétend que le sang du Christ a été recueilli par Nicodème dans un gant, confié ensuite à un proche.
- D'autres récits suggèrent que le sang du Christ a été recueilli à l'aide de la Sainte Éponge.
Selon l’Évangile de Nicodème, Joseph d'Arimathée est ensuite arrêté et emprisonné, généralement le soir même du Vendredi saint, vers la dixième heure. Cependant, certaines versions situent son arrestation trois jours plus tard, après la découverte du tombeau vide.
Il est dit que Jésus est apparu à Joseph d'Arimathée, précisément le vendredi soir à minuit, selon l’Évangile de Nicodème et d'autres légendes.
Dans certains récits, Jésus confie à nouveau le Saint Calice à Joseph d'Arimathée, tandis que dans d'autres versions, il le lui remet pour la première fois.
Selon l’Évangile de Nicodème, Jésus « téléporte » Joseph d'Arimathée chez lui et lui ordonne de rester là pendant quarante jours. Dans la légende, Joseph reste enfermé dans sa prison pendant trente à quarante ans, recevant chaque jour une galette apportée par une colombe dans le calice.
La légende se connecte souvent à une autre histoire, celle de la maladie de l'empereur romain Vespasien.
Un pèlerin (parfois identifié comme l'ange Gabriel déguisé) raconte à Vespasien qu'il a vu en Judée un prophète ayant accompli de nombreux miracles. Bien que ce prophète, Jésus, soit décédé, Vespasien peut être guéri s'il touche quelque chose lui ayant appartenu de son vivant. Il envoie donc ses hommes à Jérusalem pour trouver un tel objet. Sainte Véronique est informée de cette quête (ou alertée par Gabriel) et se rend chez Vespasien avec son voile.
Dans la version de Robert de Boron, Joseph d'Arimathée transmet le Saint Calice à son beau-frère (Hébron ou Bron), mari de sa sœur (Enygeus), qui le transmet ensuite à son fils, Alain, celui-ci le transportant aux « Vaux d'Avaron », un lieu inconnu que certains identifient comme l'île d'Avalon, souvent associée à Glastonbury.
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